Une validation scientifique : comment ?

Le 15 novembre 2008, Nathalie Delobbe (UCL) a étudié les résultats d’un échantillon de 308 personnes ne connaissant pas l'ennéagramme. Non seulement l'analyse factorielle a fait apparaître 9 facteurs isolés et indépendants correspondant aux 9 bases de l'ennéagramme, mais la consistance interne de l'outil a été établie pour chaque facteur avec un Alpha de Crombach supérieur à .70, ce qui représentait une première mondiale. Les premières études de validité discriminante (pour montrer l'originalité du HPEI par rapport à d'autres outils de personnalité) et de validité prédictive (pour déterminer les champs d'action possibles) ont été présentés au 14e congrès de la European Association of Work and Organizational Psychology à Santiago de Compostela en mai 2009. Elles montraient notamment que le HPEI est meilleur prédicteur dans le domaine de l'orientation de carrière que les autres outils existants.

En avril 2010, la version Eta a été validée en français, néérlandais et anglais. C'est celle-ci qui est utilisée actuellement par les formateurs certifiés.

La validité de structure (ou de construction) de l'ennéagramme a été testée au moyen des méthodes d'analyse factorielle en composantes principales avec rotation varimax. Les analyses permettent d'observer qu'il y a bien 9 facteurs distincts correspondant aux 9 Bases de l'ennéagramme. Chaque item appartient donc bien à un et un seul facteur. Le pourcentage de la variance expliquée par les 9 facteurs est de 55,34%.

La consistance ou fidélité interne est satisfaisante pour les 9 Bases. Celle-ci est évaluée à l'aide du coefficient alpha de Cronbach qui permet d'apprécier la capacité de l'instrument à mesurer de façon fiable le construit visé en limitant les erreurs de mesure. Une échelle est considérée comme fiable si le coefficient est supérieur à 0.7. Cela signifie donc que le HPEI mesure de façon fiable les Bases de l'ennéagramme. Les coefficients de variation sont eux aussi satisfaisants, indiquant une bonne dispersion des réponses autour de la moyenne.

On observe par ailleurs que la distribution des scores sur chacune des 9 dimensions du HPEI est proche de la normale.

Pour 8 des 9 Bases du HPEI (sauf la 3 qui d'après les premiers échantillons caractérise davantage les hommes que les femmes) les dimensions ne varient pas en fonction de l'âge ou du genre. Cela signifie qu'il n'est pas nécessaire de construire des normes d'étalonnage différentes selon le genre et les tranches d'âge.

Les études de validité convergente/discriminante avec le Big Five, qui est la référence mondiale des questionnaires de personnalité dans le monde académique, donnent des résultats significatifs. Le croisement entre les 5 variables du BigFive (l'agréabilité, l'aspect consciencieux, la stabilité émotionnelle, l'extraversion et l'ouverture à l'expérience) donne des corrélations allant de .0 à .58. Ce qui signifie que le HPEI, tout en ayant des convergences significatives avec le Big Five, mesure bien "autre chose" que celui-ci et apporte donc des informations discriminantes par rapport à cet outil. Il en va de même par rapport au MBTI.

Les analyses de régression multiples hiérarchisées permettent de vérifier si un instrument permet de "prédire" certains comportements, centres d'intérêt ou variables de la personnalité. Nous avons réalisé ces analyses par rapport à l'orientation scolaire (ancres de carrière de Schein) et aux rôles dans l'équipe (MTRI). Aussi bien par rapport au Big Five qu'au MBTI, le HPEI s'avère de manière significative plus prédictif que les autres instruments.